(ou boxe des 8 trigrammes)
Le ba gua zhang ou baguazhang ou littéralement « paume des huit trigrammes » est un art martial chinois traditionnel, dit « interne » (neijia), originaire du nord de la Chine (changquan).
Dans cette famille des arts internes à laquelle appartient le Ba Gua Zhang, on trouve aussi, pour ne citer que les plus connus, le Xing yi quan et le Taiji quan.
Les bases du Bagua s’illustrent par l’observation des phénomènes astronomiques de révolution, de rotation et de pivot. Dans les mouvements de base du Bagua on marche en tournant autour d’un point, comme la terre tourne autour du soleil. La terre effectue simultanément une révolution autour du soleil et une rotation sur elle-même. Pour conserver cette image le changement de la paume en Bagua établit le même rapport qu’entre la terre et le soleil.
Recherchant de la décontraction et la fluidité dans le geste (avec une préférence manifeste pour l’utilisation de l’énergie et un refus de la force physique) comme beaucoup d’autres styles chinois, le Bagua zhang (ou Pakua chang) se distingue par l’utilisation marquée de la paume de main (c’est-à-dire de la main ouverte, de préférence au poing) et par des déplacements circulaires, des rotations.
Comme les autres arts internes, le Ba Gua Zhang est à la fois un art martial fondé sur une stratégie du combat originale (une stratégie du contournement et de l’enroulement), une gestuelle de santé (une thérapeutique énergétique) et une discipline spirituelle fondée sur la répétition du pas glissé, parfois appelé “le pas dans la boue” (ba gua tang ni bu, 八卦趟泥步).
Comme le Tai Ji Quan ou le Xing Yi Quan, le Ba Gua Zhang ne désigne pas un style unique, mais plutôt une famille d’écoles qui ont des points communs et des différences aussi bien dans les déplacements que dans le positionnement des mains. Citons : l’école Cheng avec sa main du dragon (long zhang), l’école Yin (avec sa main en langue de bœuf, niu she zhang) qui sont les plus représentées. Et même encore à l’intérieur de ces écoles, les différents maîtres qui transmettent aujourd’hui leur art ont manifestement chacun leur saveur propre.
On considère Dong Hai Chuan, né dans le Hebei (1793-1883), comme le fondateur de ce style, bien qu’en Chine même, il y a toujours des discussions pour savoir si Dong Hai Chuan employait bien le terme Ba Gua Zhang pour désigner sa gestuelle et ce qu’il enseignait à ses élèves. À tout le moins semble-t-il avoir été le premier à formuler et/ou à répandre les principes d’une gestuelle qui se déclina différemment avec ses disciples. La propagation du Ba Gua Zhang tient manifestement à la personnalité charismatique et mystérieuse d’un homme qui fut d’abord un redresseur de torts, puis un repris de justice avant de rentrer en grâce, finissant par servir à Pékin dans l’armée officielle.
L’art du Ba Gua Zhang est fondé sur une stratégie du contournement. Les déplacements circulaires visent à esquiver les pièges d’un rapport de force qui jouerait au détriment du pratiquant. Il s’agit de se dérober au face-à-face et de passer sur les côtés ou dans le dos de l’adversaire.
Les esquives du corps fondés sur ces déplacements se font par frottements des membres supérieurs, plutôt que par chocs.
Ce style inclut également un travail de frappe, et un travail de projection – surtout dans la lignée Cheng, puisque Cheng Ting Hua était un spécialiste de Shuai Jiao, la lutte chinoise.