Traumatologie sportive

Traumatologie dans les sports de combat

Au sein de l’association Lee Siu Lung, nous portons tout particulièrement l’attention sur la santé et le développement harmonieux de nos adhérents et élèves.

Selon notre expérience et pour comprendre les problèmes liés à la traumatologie il faut distinguer trois modalités de pratique :

-La pratique-loisir
-La compétition
-les professionnels ou ceux qui se destinent à le devenir

Par ailleurs, qu’ils soient jeunes ou plus âgés, nous les encourageons à avoir un suivi médical régulier au cour de leur pratique (et après), et nous veillons à ce que l’encadrement technique et martial soit éclairé.(apprentissage du contrôle et fixer des limites et les règles).

La pratique au sein de Lee Siu Lung n’est pas compétitive, sauf en cas de demande spécifique du pratiquant, ce qui élimine un des facteurs de risque.

Néanmoins que ce soit nos jeunes élèves ou nos plus âgés, malgré nos précautions le risque 0 n’existe pas.
Il arrive aussi que nos élèves pratiquent parfois plusieurs sports (ne se limitant pas aux arts martiaux), ont une vie active, parfois trépidante, ce qui multiplie les facteurs de risque liés à la fatigue du corps.(musculaire et intellectuelle)

Nous avons depuis 20 ans de pratique à Versailles, à noter aucune blessure grave et heureusement.
C’est aussi notre fierté. Pouvoir former des pratiquants de talent sans entrainer des blessures perturbants le pratiquant, sa vie, son entourage et son apprentissage.

Nous avons toutefois essayé de faire à titre documentaire, un petit inventaire de mise en garde, des blessures les plus courantes dans les arts martiaux et autres sports, afin de bien faire comprendre, ce que les techniques mal réalisées (débutant ou pratiquant ne contrôlant pas ou pas assez) pourraient entrainer.

Cet article se veut aussi une mise en garde contre ceux qui prétextant la pratique d’un art martial et de certaines disciplines martiales non encadrées se permettent tout, sans considération pour le partenaire, pour lui même et son école (cf. règlement intérieur).

Les arts martiaux nous le rappelons ici, ce n’est ni un jeu, ni un défouloir.

 

Le Président -ERIC NIEL


En cas de blessure, il faut avoir un protocole précis à suivre. Une blessure ne doit jamais être négligée, elle doit être prise en compte en temps réel, plus le diagnostic et les soins seront administrés rapidement, plus la guérison sera rapide.

Observons ensemble le protocole à suivre, pour toutes les blessures :

Les blessures les plus courantes :

Dans la pratique sportive, deux types de blessures sont rencontrées :

  • Les blessures ligamentaires, articulaires et musculaires ;
  • Les blessures occasionnées par des chocs.

Le cas des fractures ne sera pas traité . En effet le traitement d’une fracture est du
ressort médical, voir chirurgical.

La conduite à tenir en cas de doute est de ne pas déplacer le blessé et de le placer dans une position confortable en attendant les secours.

Les blessures ligamentaires, articulaires et musculaires

L’entorse :

  • Définition : lésion traumatique résultant d’une distorsion brutale de l’articulation. Il y a élongation ou arrachement des ligaments mais pas de déplacement permanent des surfaces articulaires.
  • Diagnostic : la douleur, la tuméfaction et la difficulté à bouger l’articulation sont les principaux symptômes de l’entorse.
  • Traitement : application immédiate de glace, puis strapping/contention souple (élastoplaste) ou traitement orthopédique (plâtre) dans les cas graves ou trop répétés. ou chirurgical. Rééducation avec des séances de kinésithérapie.
  • Délai de guérison : en cas d’entorse bénigne (ou foulure) la durée de traitement est de trois semaines environ, et d’une manière générale d’environ six semaines.

La luxation :

  • Définition : lésion résultant d’une distorsion brutale de l’articulation. Il y a élongation ou arrachement des ligaments et déplacement permanent des surfaces articulaires.
  • Diagnostic : douleur insupportable, proéminence osseuse due au déboitement et impotence fonctionnelle.
  • Traitement : remise à “chaud” par un professionnel ou traitement chirurgical.
  • Délai de guérison : 4 à 6 semaines avec séances de kinésithérapie et reprise progressive.

Les crampes :

  • Définition : contraction soudaine, intense, involontaire et passagère d’une partie ou de la totalité d’un muscle. Sa durée est variable et généralement brève. Elle est due à :
    • Une perte importante de sels minéraux et d’eau au cours d’une grosse transpiration ;
    • Un manque d’oxygène sur un muscle mal préparé ou mal adapté à l’effort.
  • Diagnostic : douleur soudaine et intense accompagnée de la contraction d’un muscle.
  • Traitement : étirer doucement le muscle en massant la zone contractée. Prendre des boissons riches en magnésium et minéraux.
  • Délai de guérison : temps de disparition de la contraction et de la douleur.

La contracture :

  • Définition : contraction musculaire involontaire d’un certain nombre de fibres musculaires d’un muscle ou d’un groupe de muscles. Elle se différencie de la crampe par une durée beaucoup plus longue.
  • Diagnostic : douleur très localisée ressentie après l’exercice et pendant les moments de repos. Si l’effort est poursuivi, le muscle se raidit de plus en plus et la douleur devient sensible puis handicapante au cours de l’exercice. Un point dur se révèle à la palpation.
  • Traitement : mise au repos et application de compresses chaudes enveloppées dans un linge sur la zone douloureuse. Massages voire exercices de kinésithérapie avec mise en étirement progressif après quelques jours. Possibilité de traitement médical avec décontracturants musculaires et antalgiques contre la douleur.
  • Délai de guérison : 2 à 3 jours d’arrêt.

L’élongation :

  • Définition : étirement des fibres avec micro-rupture des vaisseaux.
  • Diagnostic : douleur vive lors de l’effort perçue sur toute la longueur du muscle.
  • Traitement : pose de glace dans un 1er temps et repos tout le temps de la perception de douleur. Ensuite massages légers (après 2 à 3 jours) voire traitement par un kinésithérapeute.
  • Délai de guérison : reprise de l’entraînement après 10 à 15 jours d’arrêt.

Le claquage et la déchirure :

  • Définition : rupture subite complète ou incomplète de fibres musculaires en un point précis.
  • Diagnostic : douleur très vive immédiatement suivie d’une impotence du sujet. Un hématome localisé peut être perceptible.
  • Traitement : application immédiate de glace pour refroidir la zone concernée et repos. Si de très nombreuses fibres musculaires sont rompues, on est en présence d’une déchirure musculaire qui nécessite un traitement médical avec prise d’anti-inflammatoires.
  • Délai de guérison : 4 à 6 semaines voire plus en cas de déchirure profonde avec séances de kinésithérapie et reprise progressive.

La tendinite :

  • Définition : inflammation douloureuse d’un tendon.
  • Diagnostic : douleur à la palpation et à la mise sous tension du tendon, sensation d’accrochage douloureux lors des mouvements mettant en jeu le tendon suivant le moment d’apparition de la douleur. On distingue des stades différents, allant de la douleur au bout d’un certain temps d’entraînement à la douleur permanente sans disparition de la douleur entre les entraînements.
  • Traitement : repos et/ou immobilisation par contention, prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et d’antalgiques, séances de kinésithérapie, ostéopathie.
  • Délai de guérison : 15 jours à 6 semaines suivant le stade de la tendinite.

Les blessures occasionnées par des chocs

Les blessures suivant les zones concernées :

  • La tête : les chocs à la tête peuvent entraîner différents traumatismes tels que commotion cérébrale (“KO”), coquards et plaies à l’arcade sourcilière, aux lèvres ou aux gencives, hémorragie du nez, fracture du nez ou de la mâchoire. D’autres cas plus rares peuvent être générés par des chocs comme des lésions cérébrales, fractures du crâne, hémorragies de l’oreille interne ou externe, plaies du cuir chevelu, lésions de l’œil.
  • Le buste : les dommages causés les plus graves concernent essentiellement le foie, le plexus solaire et les côtes. Des chocs reçus sur ces zones peuvent entraîner une perte de connaissance ou un étouffement (par blocage du diaphragme) ou encore des traumatismes aux côtes (hématomes, fêlures ou fractures).
  • Les membres : En sport de contact, les blessures les plus courantes seront les contusions sur les quadriceps, les plaies et ecchymoses sur les tibias ou les avant-bras ou encore les traumatismes sur le genou.
  • Les mains et les pieds : Il s’agit là non pas des coups reçus mais de ceux portés comme en boxe ou arts martiaux par exemple. Métacarpes ou métatarses, phalanges ou orteils ainsi que poignets ou chevilles peuvent être endommagés par des blessures bénignes à graves.

La prévention des blessures

La prévention des blessures est un domaine qui concerne le sportif lui même mais aussi l’entraîneur. Certains de ces actes préventifs sonnent comme une évidence mais sont pourtant loin d’être toujours respectés :

  • Un bon échauffement général et spécifique accompagné d’une progression de l’intensité dans l’entraînement : élèvation de la température corporelle, facilitation de la vascularisation locale des muscles actifs, des apports en oxygène, en nutriments, facilitation de l’activation neurotransmettrice, de l’extensibilité musculaire, favorisation de la réalisation de mouvements de plus grande amplitude articulaire. En compétition, l’échauffement augmente la vigilance.
  • Du renforcement musculaire spécifique des régions sollicitées.
  • Des exercices adaptés à l’état de forme (retour de blessure par exemple) et au niveau de pratique du sportif (l’individualisation).
  • La gestion du surentrainement par une planification rigoureuse.
  • Une hydratation et une diététique adaptées au sportif.
  • La gestion de la récupération post séances (étirements, repos, massages, cryothérapie, etc.).
  • La gestion des temps de récupération entre les rencontres.
  • Un emploi de matériels adaptés et port de protections (casque, protège-dents, protège-tibias, gants de boxe plus gros, etc.).
  • La correction de la technique.

La liste n’est pas exhaustive et fait appel au bon sens. Il est véritablement du ressort de l’entraineur de vérifier et de responsabiliser le sportif dans le respect de ces consignes.

L’impact du stress sur les blessures

La gestion du stress est actuellement très étudiée pour son rôle dans la prévention des blessures (intervention de type préparation mentale) :

  • Soit en cherchant à modifier les mécanismes cognitifs d’interprétation de la situation (travail sur les causes);
  • Soit en travaillant sur les mécanismes physiologiques et attentionnelles du stress (travail sur les conséquences).

Ecouter son corps

Lorsqu’on pratique une activité sportive, surtout compétitive, il n’est pas rare d’avoir des muscles ou articulations douloureuses. Mais il faut parfois écouter ses douleurs et les soigner pour ne pas créer de lésions irréversibles. L’hygiène de vie, les techniques de récupération et les exercices de prophylaxie permettent de diminuer le risque de blessures.